Ben Wiggins : ‘’J'étais constamment comparé à un vainqueur du Tour’’

12/02/2024

2023 a marqué un tournant dans la carrière du jeune Ben Wiggins, fils de Sir Bradley Wiggins, premier britannique vainqueur du Tour de France en 2012. Le jeune homme est devenu champion du monde de l'américaine et a pris la médaille d'argent en contre-la-montre chez les juniors. Le voilà propulsé chez Hagens Berman Jayco, l'équipe formatrice par excellence, l'occasion de revenir sur son histoire. .

Crédit photo. Press Association
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À 18 ans, Ben Wiggins est l'un des espoirs à suivre de près cette année. Longtemps indécis entre le rugby et le cyclisme, il a finalement opté pour la petite reine comme son illustre père.

Tu as joué au rugby, pourquoi as-tu finalement choisi le cyclisme ?

J'ai toujours fait du vélo depuis que je suis jeune, bien-sûr, j'ai pratiqué d'autres sports mais j'ai toujours su que le cyclisme serait celui que je poursuivrais. Comme il n'était pas possible de jouer au rugby pendant le Covid, j'ai décidé de commencer à m'entraîner sur le vélo.

Tu avais 7 ans lorsque ton père Bradley a remporté le Tour de France et l'or du contre-la-montre aux Jeux Olympiques, as-tu des souvenirs de l'été 2012 ?

Oui, je me souviens de beaucoup de choses, en particulier de la foule et de tous les gens qui étaient à Paris et à Londres pour le contre-la-montre olympique, c'était incroyable de pouvoir en être témoin. C'était très inspirant, je me souviens avoir descendu les Champs Elysées sur mon vélo jaune. C'est un moment qui m'a vraiment marqué.

Crédit photo. Getty Images
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D'après toi, être le fils d'une légende est-ce un avantage ou un inconvénient ?

Pour moi, cela a été un mélange des deux. Bien sûr, c'est incroyable de l'avoir pour ses conseils et de l'avoir vu faire les sacrifices et le travail nécessaire pour performer au plus haut niveau, mais avant d'avoir mes propres résultats, c'était difficile à gérer à cause des comparaisons. J'étais l'un des meilleurs juniors et je sentais que je n'attirais pas souvent l'attention car j'étais constamment comparé à un vainqueur du Tour. C'est une pression que je sens mais je sais faire avec et je vais continuer de la gérer

Quel bilan tires-tu de tes saisons juniors ?

La saison dernière, je me suis concentré sur mes grands objectifs. J'ai essayé d'atteindre mon pic de forme pour les 3 plus grandes courses de ma saison. Malheureusement, cela impliquait de sacrifier ma forme pour certaines des autres courses de la saison. Mais grâce à ce choix j'ai été capable de performer à mon meilleur niveau lors des Mondiaux sur route (médaille d'argent en contre-la-montre) ainsi que lors des Championnats du monde sur piste (médaille d'or en Madison avec Matthew Brennan)

Crédit photo. Getty Images
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Penses-tu que tu as une marge de progression importante concernant ta position sur le vélo de contre-la-montre et la façon dont tu lisses ton effort sur les grandes distances ?

Bien sûr, le contre-la-montre est ma plus grande force, c'est l'épreuve que j'apprécie le plus et j'ai beaucoup de connaissances dans cette discipline. Je pense que j'ai une grande marge de progression dans quelques domaines comme ma position. En juniors, je n'ai effectué aucun travail sur ma position, je me contentais d'enfourcher mon vélo et d'appuyer aussi fort sur les pédales que possible.

Avec plus de soutien cette année, je pourrai progresser par rapport à ma position et grâce aux entraînements, je pense que je pourrai me montrer davantage dans les années à venir. Je ne pense pas que les distances plus longues poseront un problème car ma force réside dans les contre-la-montre plus longs, comme lors des Mondiaux l'année dernière.

Quels sont tes autres points forts en plus de l'effort solitaire ?

Je pense que j'ai les capacités pour être un excellent classicman avec mon profil. Les classiques me conviennent bien, je dois travailler mon positionnement dans le peloton dans les moments clés pour vraiment montrer mes capacités mais cela viendra au fur et à mesure que je cours. J'aimerais aussi m'illustrer dans les échappées et viser des victoires d'étapes car je pense que c'est là que se trouvent mes points forts actuellement.

Le lancement de sprinters, c'est également quelque chose que j'apprécie et où je suis capable de performer. J'espère un jour m'améliorer dans les montées longues afin de devenir un client pour les classements généraux, je pense que mes capacités en contre-la-montre m'aideront.

Crédit photo: Sean Rowe
Crédit photo: Sean Rowe

Quelles sont tes ambitions en 2024 ?

Pour ma première année espoirs, mon ambition principale est de progresser le plus possible. Je veux participer à toutes les grandes courses d'un jour et courses par étapes pour acquérir le plus d'expérience possible et essayer d'obtenir de bons résultats sur ces courses.

Après une grosse blessure (fracture du coude, ndlr) cet hiver, ma préparation pour la saison n'a pas été parfaite. Cependant, j'espère être en forme plus tard dans l'année afin de viser le contre-la-montre aux Championnats du monde et disputer le Giro Next Gen ainsi que sur le Tour de Grande-Bretagne avec l'équipe nationale britannique.

Quelle discipline préfères-tu entre la route et la piste ?

J'apprécie les deux, j'aime pouvoir changer quand je le souhaite. Cela ajoute de la variété à ma saison, je veux aussi devenir l'un des meilleurs pistards au monde avant les Jeux olympiques de 2028 qui sont l'un de mes objectifs à long terme.

Si tu pouvais gagner une seule course professionnelle, laquelle serait-ce ?

Il y a beaucoup de courses que j'aimerais gagner, Paris-Roubaix, le Tour des Flandres, des étapes de Grands Tours, mais si je devais en choisir une ce serait peut-être Milan-San Remo mais suivi de près par Roubaix. Je n'arrive pas à me décider !

PROPOS RECUEILLIS PAR AYMERIC PEZE