Hamish McKenzie : "Ma taille est mon avantage"

26/12/2023

Seulement devancé par Milesi et Segaert aux mondiaux, l'Australien est le troisième meilleur espoir en contre-la-montre cette année. Né sur l'île de Tasmanie, triathlète à l'origine, petit gabarit et spécialiste de l'effort solitaire, McKenzie rappelle Richie Porte. La prestigieuse équipe américaine Hagens Berman Axeon a eu le nez fin en le signant pour 2024.

Crédit photo. UCI Cycling
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Le jeune pensionnaire d'ARA | Skip Capital, l'équipe continentale de la Sunshine Coast australienne n'a pas raté son passage des juniors aux espoirs, et a même été stagiaire en fin de saison avec Jayco AlUlA.

Comment as-tu commencé le cyclisme ?

J'ai débuté très jeune grâce à mon père triathlète. J'enfilais toujours ses vêtements de cyclisme et je montais sur sa machine de contre-la-montre. J'ai commencé mon parcours par le triathlon, mais j'ai vite réalisé que je n'étais pas fan de la natation et de la course à pied, alors je me suis tourné uniquement vers le cyclisme.

Richie Porte, lui aussi né en Tasmanie et triathlète au départ, était-il ton idole ?

Quand j'ai commencé à regarder des courses cyclistes, ma plus grande idole était bien-sûr Richie Porte. Jeune, je restais toujours éveillé tard le soir à regarder Richie pendant le Tour de France et c'est lui qui m'a vraiment inspiré à devenir cycliste. Mon père l'entraînait pour le triathlon, je pouvais ainsi rouler avec lui quand il revenait d'Europe chaque été.

Crédit photo. Getty Images
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Une morphologie étrange

Ton mètre 76, est-il un inconvénient pour développer plus de puissance ou en tires-tu un avantage comme Remco Evenepoel ?

Je pense que ma taille est mon avantage en contre-la-montre. Évidemment, il me manque les watts bruts par rapport aux gabarits plus puissants, mais je comble ce déficit grâce à l'aérodynamique. Ma morphologie est étrange : j'ai des jambes courtes mais un haut du corps plus long. Ça m'aide à descendre plus bas sur le vélo. J'obtiens donc une excellente position sur ma monture de contre-la-montre. Je pense aussi que plus les chronos sont longs, mieux ils me conviennent car je peux maintenir ma position stable pendant un effort prolongé. Le coefficient de pénétration dans l'air a un impact énorme lors des contre-la-montre longs.

Quels sont tes atouts autres que le chrono ?

Mes autres points forts sont les montées courtes et explosive, les sprints en petit comité ainsi que les pavés. J'apprécie vraiment les pavés et j'ai hâte de prendre part à la saison des classiques l'an prochain. Les courses par étapes d'une semaine avec un contre-la-montre peuvent aussi être une grande force pour moi dans les années à venir. Avec le temps, je pense devenir un bon coureur de classements généraux sur ces épreuves.

Ta première saison espoirs est une franche réussite avec ce bronze à Glasgow, n'est-ce pas ?

L'objectif en 2023 a toujours été d'acquérir de l'expérience dans le peloton plutôt que d'appuyer très fort sur les pédales pour obtenir des résultats immédiatement. J'ai eu de nombreuses opportunités intéressantes avec ARA Skip Capital, disputant tous types de courses.

Crédit photo. Con Chronis
Crédit photo. Con Chronis

J'ai également pu courir avec Jayco Alula, ce qui a été un énorme apprentissage. J'ai appris beaucoup de choses que je compte appliquer lors des prochaines saisons. Cette année la régularité a été mon problème, mais quand j'étais en bonne forme, je sentais que j'étais parmi les meilleurs. J'ai mis l'accent sur le contre-la-montre aux Championnats du monde, c'est un exercice dans lequel on peut pleinement contrôler son effort contrairement à la course sur route ou le facteur chance est présent.

Je sais que j'ai le potentiel physique mais maintenant c'est plus une question de l'exploiter dans les courses et apprendre à gagner des courses !

Tu as couru dans sept pays différents avec Jayco AlULa, comment s'est déroulée cette expérience ?

Mon stage chez Jayco Alula a été génial. Étant australien, c'est une équipe que j'ai toujours suivi de près et admiré. J'ai déjà acquis une certaine expérience lors des courses avec eux. J'ai disputé des épreuves avec du vent de côté, d'autres où j'ai roulé en tête de peloton et où le final s'est couru à un rythme frénétique, notamment lors de l'Arctic Race of Norway.

Crédit photo. Con Chronis
Crédit photo. Con Chronis

J'ai eu la chance d'apprendre auprès des meilleurs avec des gars comme Stybar, Groenewegen et Mezgec, mais aussi des vétérans expérimentés au sein du peloton. C'était un bon mélange d'Australiens, de jeunes et de vétérans, ce qui a vraiment donné une super expérience. Je remercie vraiment l'équipe pour cette opportunité même si je n'étais pas au top en fin de saison.

2024 sera ta première saison avec Hagens Berman Axeon, quelles seront tes ambitions ?

Mes ambitions pour l'année prochaine sont assez élevées. Je veux vraiment apprendre à gagner des courses. L'équipe regorge de grands noms et est doté d'un staff très expérimenté. J'utiliserai pleinement les ressources de l'équipe pour passer un jour professionnel. Je vais me concentrer sur les classiques du début de saison ainsi que sur certaines courses par étapes avant de mettre l'accent à 100% sur les Championnats du monde pour essayer de revêtir l'arc-en-ciel cette fois-ci !

Si tu pouvais remporter seulement une course, laquelle aimerais-tu gagner ?

En tant que passionné de contre-la-montre, je dois dire que les mondiaux figureraient en haut de cette liste, également avec la course sur route. Autrement ma course préférée est le Tour des Flandres, ce serait un rêve absolu de gagner devant le public flamand.

PROPOS RECUEILLIS PAR AYMERIC PEZE