Vicente Rojas : "C'était une seule tentative"

27/12/2023

Le Chilien a décroché un contrat professionnel dès sa première saison en Europe. "Vicho" a convaincu les Italiens de Bardiani de le faire devenir le premier professionnel venu du Chili sur le vieux-continent. Le champion panaméricain nous raconte tout, de ses premiers tours de roue, à son contrat en ProTeam.

Crédit photo. Green Project-Bardiani-CSF-Faizane
Crédit photo. Green Project-Bardiani-CSF-Faizane

Vicente Rojas, 21 ans, a remporté les étapes reines des tours du Portugal juniors et de Salamanque en 2023, surfant sur son titre panaméricain obtenu au nez et à la barbe des Colombiens à Panama. Une ascension fulgurante, récompensée par un stage puis un contrat de néo-pro chez Bardiani-CSF-Faizane.

Comment as-tu commencé le cyclisme ?

J'ai commencé en 2017, quand j'avais 14 ans. Mon père avait un vieux vélo dans son garage et je m'ennuyais sans savoir quoi faire. Je l'ai pris et je suis allé me ​​promener dans le quartier. Et c'est là que j'ai commencé à aimer le vélo. Cette même année 2017, pour mon anniversaire, mon père m'a offert un vélo de route. Un vélo basique, mais qui me permettait de rouler partout.

Sur le même chemin, on rencontre des gens et c'est comme ça que j'ai fini par rejoindre une petite équipe de Santiago, qui m'a permis d'aller aux courses. J'ai couru mon premier championnat national dans ma catégorie des 15 ans et j'ai terminé dixième.

J'ai commencé à réaliser que je pourrais réaliser mon rêve de passer professionnel lors du Tour de Mendoza en 2022. Il comporte neuf étapes et un prologue en Argentine. Ensuite, j'ai disputé mon premier Championnat panaméricain lors duquel j'ai remporté la médaille de bronze, puis je suis allé courir au Brésil, trois mois dans une équipe continentale.

À San Juan, as-tu eu le sentiment de te révéler une première fois ?

J'ai appris à courir dans un peloton plus professionnel au contact de certaines équipes du World Tour. Cette 16ème place au classement général m'a donné la possibilité de taper dans l'œil de Bardiani, qui disputait également l'épreuve.

Es-tu heureux de ton année en Espagne ?

Cette année a été magnifique, j'ai pu réaliser mon rêve d'être professionnels, la première étape a été de signer chez Supermercados Froiz. Dans ma tête, c'était juste une tentative et faire en sorte que ça marche pour moi dès la première année.

Dans la première partie de la saison, il y a la Coupe d'Espagne et dans de nombreuses courses, rien n'a fonctionné pour moi, avec l'équipe, nous étions toujours dans le top 10 ou 20, et et je me rapprochais de plus en plus de la victoire.

Après les Panaméricains de Panama, où j'ai remporté l'or, je suis retourné en Espagne, où j'ai pu avec beaucoup plus de confiance remporter ma première victoire.

Crédit photo. Supermercados Froiz
Crédit photo. Supermercados Froiz
Je n'ai jamais été un gagnant

Quel type de coureur es-tu ?

Le Tour de San Juan était assez plat, mais il y a eu deux ascensions difficiles. J'aime beaucoup la montagne, mais je ne sais pas encore exactement quel type de cycliste je suis. J'aimerais me concentrer un peu sur mes qualités de grimpeur et aussi avoir cette vitesse de pointe qui lorsqu'on a une arrivée difficile ou plate, permet de signer de bons sprints en comité réduit.

J'ai remporté les Championnats Panaméricains, dans une petite montée de 300 mètres, je suis bon dans ces arrivées un peu explosives après une course difficile.

Tu as explosé de joie lors de ta victoire au Panama, raconte-nous…

Cela a donné une très belle photo. Je n'ai jamais été un gagnant. Cela faisait longtemps que je n'avais levé les bras. Cette célébration m'est venue comme ça, en extériorisant mes émotions.

Crédit photo. FEPACI
Crédit photo. FEPACI
Une fête jamais vue

Ma grand-mère, qui est ma fan numéro 1, a encadré ce moment.

Comment a été le premier contact avec Bardiani CSF Faizane lors de ton stage ?

Ça a été très dur. En septembre, j'ai eu le Covid puis cinq jours plus tard je suis allé courir sans m'être remis bien sur pied ma dernière course avec Froiz en Galice, ça m'a laissé dans un piètre état.

Ensuite, j'ai rejoint Bardiani. En Turquie, j'ai pu terminer la course, mais pas les Trois vallées Varésines, c'était la première course ou j'ai dû abandonner depuis mes débuts.

Tout le mois d'octobre a été un exercice mental, j'ai beaucoup souffert.

L'an prochain, je serai le seul chilien et étranger parmi les 22 coureurs. Pour moi c'est une petite pression supplémentaire de devoir bien faire.

Terminer la saison par les Jeux Panaméricains dans ta ville de Santiago a du être un immense honneur, non ?

C'était une fête jamais vue auparavant au Chili. On aurait dit que c'était une étape du Tour de France, avec autant de monde partout sur le circuit. C'était un rêve d'en être.

Quand accrocheras-tu ton premier dossard en 2024 ?

En mars, je débuterai et je dois être à 100% d'emblée.

À terme, quelles sont tes ambitions ?

Mon objectif principal cette année est le Giro Next Gen. J'espère y briller pour pouvoir participer à un Grand Tour en 2025 ou à un moment donné.

PROPOS RECUEILLIS PAR AYMERIC PEZE